Inès, guide-conférencière Des visites adaptées à vos besoins

Art et littérature

Jean-Léon Gérôme, Anacréon, Bacchus et l'Amour, 1848, huile sur toile, 134 x 211 cm, Toulouse, Musée des Augustins

J. L. Gérôme, Anacréon, Bacchus et l'Amour, 1848

Pour que je t’aime, ô mon poëte,
Ne fais pas fuir par trop d’ardeur
Mon amour, colombe inquiète,
Au ciel rose de la pudeur.

L’oiseau qui marche dans l’allée
S’effraye et part au moindre bruit ;
Ma passion est chose ailée
Et s’envole quand on la suit.

Muet comme l’Hermès de marbre,
Sous la charmille pose-toi ;
Tu verras bientôt de son arbre
L’oiseau descendre sans effroi.

Tes tempes sentiront près d’elles,
Avec des souffles de fraîcheur,
Une palpitation d’ailes
Dans un tourbillon de blancheur ;

Et la colombe apprivoisée
Sur ton épaule s’abattra,
Et son bec à pointe rosée
De ton baiser s’enivrera.

Théophile Gautier, "Odelette anacréontique", Emaux et Camées, 1852-1872

 

 

.

Jean-Léon Gérôme, Le Prisonnier, 1861, huile sur bois, 45 x 78 cm, musée d'Orsay

Gérôme, Le Prisonnier, 1861

 

A Gérôme.

Là-bas, les muezzins ont cessé leurs clameurs.
Le ciel vert, au couchant, de pourpre et d'or se frange ;
Le crocodile plonge et cherche un lit de fange,
Et le grand fleuve endort ses dernières rumeurs.

Assis, jambes en croix, comme il sied aux fumeurs,
Le Chef rêvait, bercé par le haschisch étrange,
Tandis qu'avec effort faisant mouvoir la cange,
Deux nègres se courbaient, nus, au banc des rameurs.

A l'arrière, joyeux et l'insulte à la bouche,
Grattant l'aigre guzla qui rhythme un air farouche,
Se penchait un Arnaute à l'oeil féroce et vil ;

Car lié sur la barque et saignant sous l'entrave,
Un vieux Scheikh regardait d'un air stupide et grave
Les minarets pointus qui tremblent dans le Nil.

José Maria de Heredia, "Le Prisonnier", Trophées

 

.

Gustave Doré, L'énigme, 1871, huile sur toile, 130 x 195,5 cm, Paris, Orsay

Gustave Doré, L'énigme, 1871, huile sur toile, 130 x 195,5 cm, Orsay Gustave Doré, L'énigme, 1871, huile sur toile, 130 x 195,5 cm, Orsay

"O spectacle ! Ainsi meurt ce que les peuples font !

Qu'un tel passé pour l'âme est un gouffre profond !"

Victor Hugo, "A l'arc de Triomphe", Voix Intérieures, 1837.

Description du contexte historique par L'Histoire par l'image

P. A. Steck, Ophélie, vers 1894, huile sur toile, Paris, Petit Palais

Paul Albert Steck, Ophélie, vers 1894, huile sur toile, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de Paris

"Sous les porches d’azur où jamais le soleil
Ne dore des galets la candeur ivoirine,
Sous les nymphéas blancs teintés de sang vermeil,
Ophélie a fermé ses yeux d’aigue-marine."

Chute d'un poème de Laurent Tailhade, "Les fleurs d'Ophélie", Vitraux, 1894

Edward Robert Hughes, The Lady of Shalott, 1905, huile sur toile, Wadsworth Atheneum

Edward Robert Hughes, The Lady of Shalott, 1905, huile sur toile, Wadsworth Atheneum

Là, elle tisse de nuit et de jour
Un tissu magique aux couleurs éclatantes.
Elle a entendu une rumeur dire
Qu'une malédiction s'abattrait sur elle si elle restait
A regarder en bas vers Camelot.
Elle ne sait pas ce que peut être la malédiction,
Et alors elle tisse encore plus,
Et pense rarement à autre chose,
La Dame de Shalott.

Alfred Tennyson, "The Lady of Shalott" (extrait), partie II, The Lady of Shalott, and other poems, traduction de 1842

Rochegrosse, Martyre d'une cathédrale, 1915, huile sur toile, 100 x 73 cm, Musée des Beaux Arts de Reims

Rochegrosse, Intérieur de cathédrale

"Geignant dans sa charpente où passent les rafales,

De sa cloche fêlée où s'écrasent les balles,

Reims, Cathédrale, Reine entre les Cathédrales,

Cherchant le ciel des yeux crevés de ses vitraux

Est comme une martyre aux mains de ses bourreaux."

Sarah Bernhardt, novembre 1915.

(Voir catalogue de l'exposition Georges-Antoine Rochegrosse, Les fastes de la décadence, Moulins, 2013)

D'art d'art

William Hunt, La Lumière du monde, 1851-1853, huile sur toile, 125,5 cm X 59,8 cm, Oxford, Keble College

"Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi."

(Apocalypse de Saint Jean, III, 20)

 

Jean Bernard Duseigneur, Roland furieux, bronze, 1867, Louvre

https://c2.staticflickr.com/2/1332/5155293398_65ba909d38_b.jpg

« Roland le paladin, qui, l’écume à la bouche,
Sous un sourcil froncé, roule un œil fauve et louche,
Et sur les rocs aigus qu’il a déracinés,
Nu, enragé d’amour, du feu dans la narine,
Fait saillir les grands os de sa forte poitrine,
Et tord ses membres enchaînés. »

Théophile Gautier, 1831

Date de dernière mise à jour : 24/07/2020

Ajouter un commentaire

Anti-spam