Laissons parler Dom Guéranger:
Le Dieu des humbles sembla vouloir rivaliser avec toute la poésie de ces temps chevaleresques, pour idéaliser dans la mémoire des hommes la douce enfant qui, transplantée, fleur à peine éclose, de la cour de Hongrie à celle de Thuringe, ne sut qu’aimer et se dévouer pour lui. Quelle fraîcheur d’idylle, mais d’une idylle du ciel, en ces pages des contemporains où nous est racontée la vie de la chère Sainte avec l’époux si tendrement aimé qui fut le digne témoin des extases de sa piété sublime et naïve, le défenseur envers et contre tous de ses héroïques et candides vertus ! Aux intendants qui se plaignent que, dans une absence du duc Louis, elle a malgré eux épuisé le trésor pour les pauvres : « J’entends, dit-il, qu’on laisse mon Élisabeth agir à sa guise ; qu’elle donne tout ce qu’elle voudra, pourvu qu’elle me laisse la Wartbourg et Naumbourg. »
Aussi le Seigneur, ouvrant les yeux du landgrave, lui montrait sous la forme de roses, dignes déjà des parterres du ciel, les provisions qu’Élisabeth portait aux malheureux dans son manteau.
Dom Guéranger, L'Année Liturgique, 1851
La Tribune de l'Art nous apporte une explication moins littéraire: "Sainte Élisabeth portant du pain aux pauvres dans les replis de sa robe, rencontre son mari qui lui demande ce qu’elle fait. Prenant peur de sa réaction, elle lui explique qu’elle transporte des roses, puis finit par lui avouer la vérité. Lorsqu’elle dévoile ce qu’elle transporte, des roses se sont substituées au pain !"
L'article nous rappelle que le cadre a été aussi exécuté par l'artistre, et que cette oeuvre pourrait appartenir à un mouvement nazaréen français. On y retrouve en effet une influence du style germanique romantique.
Ajouter un commentaire