Le Musée d'Orsay a remis à l'honneur Gustave Doré lors de l'exposition "Gustave Doré, l'imaginaire au pouvoir". Celle-ci s'ouvre sur cet étrange tableau intitulé Entre ciel et terre. Le commissaire d'exposition voulait nous confronter à un aspect de l'artiste qu'on oublie souvent: touche-à-tout, autodidacte, Gustave Doré travaille en dehors des sentiers battus et des conventions académiques, ne se fiant qu'à son instinct et son imagination prolifique.
Cette oeuvre n'appartient à aucun genre académique: ni paysage, ni peinture de genre, elle aurait été inspirée par les premiers clichés photographiques aériens. Le sujet tient plutôt du fantastique, du burlesque: des cerf-volants sont agités par le vent et au premier-plan, une grenouille a été attachée au bout de l'un d'eux. Une cigogne arrive, bec ouvert, et nous annonce le le dénouement tragique de la situation.
Quand nous sommes plus attentifs à l'arrière-plan, nous remarquons la silhouette de la cathédrale de Strasbourg qui se découpe sur l'horizon. Doré est originaire de cette région, cette oeuvre serait un hommage à sa terre natale. Nous pouvons voir aussi dans le coin à droite, des groupes de personnes qui regardent la scène, tête en l'air, tenant les chapeaux qui s'envolent, les manteau gonflés par le vent.
Mais ce qui nous intéresse, c'est la partie à gauche: Doré a suggéré une partie des fortifications vaubanesques. On reconnaît les buttes herbeuses, les remparts aux angles aigus surmontés d'une tourelle. Il était amusant de faire ce rapprochement avec les dessins récemments faits sur les fortifications de Vauban en France.
A vous de me dire quelle partie de ces fortifications a été représentée.
